Naba Ziiri ou la révolution de la chefferie traditionnelle moagha de Issouka

Description

Dans l’histoire des Mosé, on parle très peu de la femme. La femme, en effet, s’occupe du ménage, de la garde des enfants, bref, elle le chef de ménage. Elle ne prend pas la parole en public devant des hommes. Elle doit se soumettre au mari. Elle ne peut donner son avis que dans la nuit tardivement à son mari. C’est d’ailleurs pourquoi, dit-on en pays moagha que la nuit porte conseil. Généralement, pour des différends sérieux qui opposent des personnes, les sages ne tranchent pas sur place. Ils remettent le verdict au lendemain pour consulter la femme. Ainsi la femme sur le plan social et précisément familial joue un rôle important. Cependant, il est rare de voir une femme intronisée chef en société moagha. Naba Ziiri est la seule femme intronisée à la chefferie d’Issouka dans l’histoire de la société moagha au Burkina. Le présent article présente le rôle de la femme chez les Yamb wéoto d’Issouka. Notre démarche s’inscrit dans la méthode socio-anthropologique de la société moagha d’Issouka et fait appel à la littérature comparée à travers l’analyse de certains textes oraux de ladite société.